La plupart d’entre nous, terriens d’aujourd’hui, vit en
ville. C’est le décor de nos vies.
On l’aime ! On va au ciné, en boîte, au musée, au bistrot, on s’arrête
sur un banc, on a rendez-vous sur la place. On y bosse, on y aime, on y meurt.
On la fuit ! Vivement dimanche qu’on fasse un tour à
la campagne… On la déteste ! On déteste ses embouteillages, sa pollution,
l’entassement dans les transports en commun, l’insécurité…
Bref, on y vit.
C’est aussi un horizon d’attente, la ville du voyage, de
l’ailleurs.
Quelles sont belles, à un jet d’avion : Venise, Barcelone, Londres,
Berlin! On se perdra loin là-bas dans les grandes mégapoles à l’autre bout du
monde : New York, Bombay, Mexico, Moscou. Les grandes capitales nous font
changer d’échelle. On y est tout petit, on s’y repère à tâtons, le nez dans le
guide, et quand enfin on y comprend quelque chose, on est tout fier, mais c’est
déjà le moment de rentrer. La prochaine fois, on ira à Tokyo ! C’est la
ville chatoyante du touriste Easy jet.
Il y aussi la ville du migrant, qui s’y glisse, sans
papiers parfois, espérant y trouver sa place. Cette ville-là est difficile à
vivre, à survivre.
C’est le plateau où se tournent nos vies : roman
d’amour, polar, documentaire, roman d’aventure, cauchemar…
La ville c’est un miroir en somme, on y voit nos vies,
nos humeurs, nos émotions, nos destins, notre solitude, nos sociétés, notre
histoire, notre culture, nos liens. C’est un organisme, il vit, se développe,
connait des crises, il se souvient. C’est un espace plus ou moins ouvert,
délié, offert. On peut s’y perdre, y sombrer, y renaître. C’est un rythme, le
rythme de nos journées, de nos nuits. Chaque ville a son tempo.
C’est une ressource infinie de thèmes dont la chanson
peut se saisir.